Lundi 8 Avril 2024, le cinéma le Méliès, à Saint-Etienne, accueillait une soirée autour des cyberviolences, et plus précisément, des cyberviolences sur les femmes. Après la projection du film « Je vous salue salope, la misogynie au temps du numérique« de Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist, une discussion sur le sujet a eu lieu avec des représentants de SOS Violences Conjugales 42, Zoomacom, de la Gendarmerie Nationale et de l’association Stop Fisha.
Malgré une séance proposée un lundi soir à 20h30, sur une thématique difficile, avec un documentaire interdit au moins de 12 ans, le public a répondu présent pour ce temps d’échanges. Varié en termes de genre et d’age, il a très vite rempli la salle de 110 places, si bien qu’une trentaine de personnes n’a malheureusement pas pu participer à cette soirée.
Retours
Nous vous invitons à visionner et écouter les échanges de cette soirée via les deux contenus audio-visuels réalisés par les volontaires d’Unis-Cité, dans le but de documenter et donner à voir cet évènement et ses temps forts.
Captation vidéo
Captation vidéo des échanges-débat, réalisée par Joaquim Cerda.
Questions au public (podcast)
Radio Ondaine, 90.9 fm et www.radio-ondaine.fr, vous invite à écouter les interviews du public réalisées par les volontaires d’Unis-Cité, accompagnés dans cet exercice par Nicolas Urbaniak de Radio Ondaine qui les a guidés dans leur mission et leur a mis à disposition du matériel d’enregistrement.
>> Écouter le podcast (Radio Ondaine)
Le contexte
Internet s’est imposé comme la plateforme de communication par excellence. Sa présence dans nos vies est omniprésente et les écrans du monde entiers sont le réceptacle de nos vies. _ »Cependant, si Internet s’impose aujourd’hui comme un lieu de sociabilité et de socialisation, on constate qu’il est aussi devenu un espace où se développent de nouvelles formes de violences : cyberharcèlement, cyberhumiliation, discours de haine, remarques sexistes, diffamation, violences psychologiques, détournement d’images et moqueries collectives, […] revenge porn (partager des images à caractère sexuel impliquant un tiers sans son consentement)… Autant de termes employés pour décrire les nouveaux visages de la violence interpersonnelle sur Internet [1][1]Dilmaç, J. A. et Macilotti, G. (dir.) (2019). L’humiliation sur…, dont la plupart visent à salir la réputation d’un individu. »_[1]
En 2024, les cyberviolences sont nombreuses et variées et touchent tous les publics, jeunes ou moins jeunes et de toutes classes sociales confondues. On répertorie aujourd’hui plus d’une trentaine de typologies de violences contre des personnes et perpétrées via les réseaux ou médias sociaux. Les chiffres commencent à parler et démontrent que de manière générale, les femmes et les minorités sont particulièrement en proie à ce genre de violences. Les écrans qui permettent l’anonymat ne sont pas neutres et amplifient ce phénomène.
Depuis quelques années seulement, des spécialistes étudient la question, en particulier suite aux confinements pendant la crise de la COVID-19. Des professionnels du médico-social et infirmiers psychologues accompagnent les victimes. Tous et toutes font le même constat: trop peu de moyens sont mis en place pour lutter efficacement contre les cyberviolences. Des efforts ont été faits sur la question du (cyber)harcèlement chez les adolescents, cependant, en ce qui concerne les cyberviolences perpétrées entre adultes, tout reste à faire.
Un partenariat hors des sentiers battus
Bien que tous et toutes ont à cœur d’aider au mieux les victimes de violences, les structures d’accompagnement n’ont pas de temps ou d’espace pour collaborer et les moyens ne sont pas encore suffisamment mutualisés dans le processus de repérage, d’accueil, de suivi et/ou de sortie de protection des victimes.
Au-delà de l’objectif de mettre en lumière la problématique des cyberviolences, cette action commune poursuit celui de créer du lien entre les professionnel·les concerné·es. (voir aussi notre article Former les professionnel·le·s à la lutte contre les cyberviolences, mars 2023)
Les premières à s’être emparées de ce sujet sont les professionnelles et bénévoles des associations féministes, comme Stop Fisha.
Zoomacom, centre de ressources en médiation numérique, en partenariat avec SOS Violences Conjugales 42 et avec l’appui des super volontaires d’Unis-Cité Loire-Haute-Loire « Citoyenneté et cinéma », ont co-organisé ce ciné-débat sur la thématique des cyberviolences.
Cette soirée a été possible grâce au cinéma Le Méliès qui a accepté de diffuser ce documentaire et nous a mis à disposition une salle du Méliès Jean-Jaurès, en centre-ville de Saint-Étienne.
L’équipe organisatrice a souhaité s’entourer d’un large panel de professionnel·les pour tenter ensemble d’apporter des réponses au public lors du ciné-débat.
Ce ciné-débat est un premier « pas de côté » pour faire en sorte que nos structures se rapprochent et mettent à profit leurs multiples compétences afin de mieux lutter contre les cyberviolences, qui évoluent et se propagent aussi rapidement que les usages du numérique évoluent. Cette soirée a permis aux participants (certains se sont rencontrés pour la première fois à cette occasion), ainsi qu’au public, de mieux cerner les champs d’intervention de chacun.
Les organisateurs :
- ZOOMACOM, Delphine DURIAUX, médiatrice numérique et coordinatrice Promeneurs du Net
- SOS VIOLENCES CONJUGALES (42), Catherine BREYSSE, Directrice
- UNIS-CITE Cinéma Citoyenneté : Edith LANGLADE, Coordinatrice
- VOLONTAIRES : Emma BOURGIER, Liza BEGGA, Joaquim cerda, Anaëlle, DEVILLE, Martin MURRAT, Tristan SATRE–VIAL
Les invités :
- Léa REYNAUD, membre bénévole de STOP FISHA
- Capitaine CHIRON Mathias du groupement de GENDARMERIE DE LA LOIRE en charge de la police judiciaire
- MAISON DE LA PROTECTION DES FAMILLES : Nathalie DUMAS et Sophie LAURENTIG, adjudantes-cheffes Gendarmerie
- Leila KARBECHE, infirmière
Les partenaires :
- Nicolas URBANIAK, animateur à RADIO ONDAINE / 90.9 fm www.radio-ondaine.fr
- Cinéma LE MELIES
Institutions :
Nous tenons à remercier ici les institutions qui sont venues à cette soirée pour témoigner de leur intérêt pour notre projet et la question des cyberviolences, le Département de la Loire en la présence de Mme M. MADO, Service Enfance, Monsieur Thierry NITCHEU, Conseiller Municipal à la ville inclusive et durable, Ville de Saint-Etienne, pour le cabinet du Maire.
Si vous êtes victimes ou connaissez une personne en danger, voici les CONTACTS UTILES à partager
- SOS Violences Conjugales 42 : 04 77 258 910 (également présene sur les réseaux Instagram et Facebook)
- STOP FISHA Association féministe de lutte contre le cybersexisme et les cyberviolences sexistes et sexuelles . Signalez par ici Conseils aux victimes : https://stopfisha.org/faq-stopfisha/
Écoute et prise en charge au sein des commissariats :
- Correspondant départemental « aide aux victimes » : victime-saint-etienne@interieur.gouv.fr
Psychologues Commissariat, 99 bis cours Fauriel 42 000 SAINT-ÉTIENNE / Téléphone : 04 77 43 36 23 / Courriel : psychologue-saint-etienne@interieur.gouv.fr
- Intervenants sociaux, Commissariat de SAINT-ÉTIENNE Téléphone : 04 77 43 36 26 / Courriel : intervenant-social-saint-etienne@interieur.gouv.fr
- Commissariat de GIER, 12 route de Saint-Étienne 42 400 SAINT-CHAMOND / Téléphone : 04 27 40 21 45 / Courriel : intervenant-social-gier@interieur.gouv.fr
- Commissariat de ONDAINE, 15 avenue de la gare 42 700 FIRMINY / Téléphone : 06 21 93 09 16 / Courriel : intervenant-social-ondaine@interieur.gouv.fr
- Commissariat de ROANNE, 5 rue Raoul Follereau 42 300 ROANNE / Téléphone : 04 77 44 43 70
[1] Réguler la cyberviolence : pour un retour des conventions sur Internet, Julie Alev Dilmaç – https://www.cairn.info/revue-rhizome-2021-2-page-29.htm