Est-ce l’été qui nous donne envie de prendre le large dans cette édition Rdac’Mag ? Non ! Mais comparons le monde marin avec les TIC…
Internet est un océan d’information où les moussaillons sont les internautes. Sur l’eau nous naviguons avec un bateau et sur Internet, nous naviguons avec ? … un navigateur (Internet Explorer, FireFox, Safari, Opera…)
Les mers et océans sont communs à de multiple pays et ils sont notamment exploités pour des activités internationales à des fins variés (transport de marchandises, tourisme…) et par des individus hétérogènes (objectifs, langues et cultures… différentes) et pourtant, tous parviennent à s’entendre sur l’eau grâce aux conventions et protocoles internationaux qui réglementent par exemple la sécurité de la navigation, les radiocommunications, le transport des marchandises dangereuses, conception et équipement du navire… Toutes ces règles sont issues de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) http://www.imo.org/
Et bien avec Internet, c’est pareil ! Nous avons un réseau international utilisé pour diffuser de l’information, pour transférer des données, pour téléphoner… Ce réseau est d’autant plus complexe que les internautes et les machines communiquent les uns avec les autres. Alors, pour se comprendre, nous avons des équivalents aux règles maritimes, se sont les ‘standards’. Ils sont supervisés par le World Wide Web Consortium (W3C) http://www.w3.org/
Les standards du web sont différentes technologies et protocoles utilisés pour faciliter l’exploitation d’Internet. Bien entendu, ils s’adressent aux techniciens. Cependant, prenons le cas simple d’une page web et distinguons les éléments qui la compose :
– Le contenu : c’est l’information avec son sens profond (forte valeur sémantique). Par exemple, sur notre page web nous avons des textes, des images, des liens…
– La présentation : c’est la manière dont est délivrée l’information : en couleur, en colonne, à gauche ou à droite, en menu horizontal ou vertical… Sans cette présentation, le contenu reste compréhensible mais n’est vraiment pas agréable à lire… La présentation n’affecte pas le sens du contenu.
– L’interactivité : ce sont toutes les petites fonctionnalités qui rendent la page vivante : menu qui se déroule au passage de la souris, zone de saisie qui propose une liste de réponse lorsque quelques lettres viennent d’être tapées au clavier, image qui se zoome au centre de l’écran… tout ceci est réalisable notamment grâce à la manipulation conjointe du contenu et de la présentation avec des petits bout de programme JavaScript.
Jusque là, tout nous parait évident car nous utilisons ceci au quotidien. Et pourtant, pour arriver à ce résultat, un grand nombre de Standards ont du être établi :
– les textes, images, liens sont assemblés selon le standard HTML (ou XHTML),
– l’image PNG elle-même est soumise au standard du même nom,
– les liens répondent au standard URL / URI,
– la présentation est définie selon le standard CSS,
– l’interactivité offerte par le bout de programme JavaScript (standard ECMA) est possible grâce au standard DOM,
– la page est arrivée sur votre écran grâce au standard HTTP…
La liste pourrait être encore longue et beaucoup trop technique !
Que se passe-t-il si une règle n’est pas respectée ?
Pour nos amis marins, enfreindre les règles exposent à un accident, à un naufrage voir même une catastrophe écologique ! Pour nous autres Internautes, le non respect des standards aboutit à une page ne fonctionnant pas ou nous affligeant des erreurs avec pour conséquence un visiteur mécontent.
Sur l’eau, les règles concernent autant l’équipage que le navire. Sur Internet, c’est identique : les standards s’imposent aux développeurs des sites Internet (l’équipage) mais également au navigateur (le navire). Et là, les choses se dégradent :
– malgré toute leur bonne volonté, les développeurs s’écartent parfois des standards par manque de temps ou de connaissances,
– les navigateurs n’intègrent pas tous les standards du web ou bien les interprètent mal.
Heureusement pour nous, les développeurs des sites web sont de plus en plus sensibles à tous ces standards qui sont également indispensables pour l’accessibilité. Et du côté des navigateurs, la situation s’améliore avec le temps et puis nous avons le choix.
Il est vrai que les ordinateurs sont livrés avec un navigateur ‘imposé’ par l’éditeur du système d’exploitation ( Internet Explorer avec Windows sur PC, Safari avec OS X sur Mac ) mais il très simple d’utiliser un autre navigateur (après l’avoir téléchargé puis installé sur sa machine).
Voici la liste des navigateurs les plus courants à ce jour avec leur adresse de téléchargement :
Chrome distribué par Google ( http://www.google.com/chrome/index.html?hl=fr )
FireFox distribué par Mozilla ( http://www.mozilla-europe.org/fr/firefox/)
Internet Explorer distribué par Microsoft ( http://www.microsoft.com/france/windows/products/winfamily/ie/ie8/default.aspx )
Opera distribué par Opera Software ( http://www.opera.com/ )
Safari distribué par Apple ( http://www.apple.com/fr/safari/ )
A titre indicatif, voici un graphique qui présente la répartition des navigateurs les plus utilisés par les internautes.
Internet Explorer est le navigateur le plus présent sur les ordinateurs connectés à Internet. Il est suivi de FireFox qui poursuit sa rapide croissance depuis plusieurs mois. L’utilisation des autres navigateurs reste marginale.
Comment se comportent les navigateurs vis-à-vis des standards ?
Pour répondre à cette question, nous allons nous épargner une liste de terminologies techniques en utilisant le test ACID 3 (http://www.acidtests.org/): il s’agit d’un site Internet qui effectue une série de test sur le navigateur afin de vérifier son respect de différents standards du web. L’objectif est d’atteindre 100/100.
Voici les résultats de ces tests effectués pour les navigateurs ci-dessous:
Les chiffres sont éloquents : Opera en tête avec Chrome, Safari et FireFox intègrent la quasi totalités des standards tandis qu’Internet Explorer est loin derrière avec le respect de seulement 20% des standards. Et pourtant il est le plus présent chez les Internautes…
Attention, cette étude porte sur la dernière version d’Internet Explorer (c’est-à-dire la version 8). Cet élément est important car si l’ensemble des navigateurs sont la plupart du temps utilisés dans une version récente, ceci n’est pas le cas pour Internet Explorer. En effet, il est encore trop fréquent de trouver des ordinateurs équipés d’Internet Explorer 7 et 6 :
Voici la répartition entre les versions 6, 7 et 8 d’Internet Explorer… :
et leur résultat au test ACID3 :
Internet Explorer 8 : 20/100
Internet Explorer 7 : 12/100
Internet Explorer 6 : 11/100 … sans commentaire!
Si nous parlons à nouveau de ces standards HTML, CSS, DOM et JavaScript, c’est tout simplement parce que sans eux, nous ne pouvons pas profiter pleinement du Web 2.0 tant plébiscité aujourd’hui pour ses services et son ergonomie.
Conclusion
Les standards évoluent, les navigateurs aussi ! Soyez attentifs à la version de votre navigateur afin de bénéficier du maximum des
sites d’aujourd’hui et de demain.
La plupart des navigateurs vous informe de la disponibilité d’une mise à jour et vous propose de l’appliquer d’un simple clic. Avec Internet Explorer sur Windows, la mise à jour passe par Windows Update ou bien avec le lien donné précédement. Il arrive que cette mise à jour soit impossible. C’est le cas si vous utilisez une version pirate de Windows ou bien si votre ordinateur fait partie d’un réseau administré par un service informatique, dans ce dernier cas, parlez-en ! Ils vous expliqueront peut-être que la mise à jour ne peut être faite à cause d’un site intranet (ou une application quelconque) qui elle-même ne respecte pas les standards et qui se trouve donc bloqué sur un navigateur particulier… et qui vous prive du reste du monde moderne !
Une solution ? L’utilisation de 2 navigateurs différents sur un seul ordinateur est tout à fait possible, alors faites votre choix…
Et pour en revenir au titre de cet article : ‘Iriez-vous en mer avec une embarcation trouée ?’, il évoque une notion que nous n’avons
pas abordée (c’est le cas de le dire !) jusqu’à présent, il s’agit de la sécurité. En effet, au travers des différentes mises à jour et des nouvelles versions des navigateurs, les éditeurs corrigent (en principe) un bon nombre de failles de sécurité (telles que l’introduction dans la machine,
l’usurpation d’identité…) qui sont semblables à une faille dans un bateau. Alors soyez vigilant et attention à ne pas couler à cause d’un navigateur !
Bon surf (avec des outils modernes !)